Tchak!

Première nuit chez moi, chez nous 5 + 2.

Hier soir, elle a fait du ciment et de la visseuse jusqu'à minuit passé.

Ce matin, je me réveille dans les odeurs de terreau passé au four, pour "tuer les graines et les petites bêtes qui sont dedans".

Je crois que vivre avec des artistes va me plaire.

Je feuillette à nouveau ce blog et je n'ai que peu de souvenirs des derniers livres indiqués ici... (bon, en même temps, ça date de 2009. hum.)

Le dernier en date de "aujourd'hui l'année 2015 bonjour", c'est Purge, de Sofi Oksanen (publié en français en 2010). Voir par là pour l'article du Monde. Moi j'ai juste à en dire que la déconstruction chronologique des chapitres est chouette, mais qu'on a quand même les dates pour suivre un peu. Ca a eu le mérite de m'ouvrir une fenêtre sur l'Histoire en Estonie et de me souvenir de mes cours sur l'ellipse en littérature.

Je relis les derniers posts et je me rends compte du chemin parcouru... j'avais en souvenir que les derniers mois avant mon retour en France avaient été galère, je ne me souvenais plus à quel point je crois...

Cher lecteur, tu viens sûrement ici par hasard, plus personne ne lit de blogs, moi-même je crache mon venin sur FB et plus sur mes blogs.

Ca fait drôle de voir comme le temps passe. Je faisais un tour chez Sukie ce soir, je suis son blog depuis je sais pas combien d'année, de loin en loin, comme ça... Et là, y a mes photos de vacances de l'été 2011. Ca me paraît pas si loin, alors qu'une autre vie a démarré depuis.
 Une autre vie s'est éteinte aussi, et il me manque. Il me manque même par avance. En avance du jour où je me marierai, en avance du jour où j'aurai des enfants ou si je soutiens une thèse (l'un comme l'autre ayant la même infime probabilité).

Bref. Je ne suis plus autant fauchée qu'avant. Je ne voyage plus autant qu'avant. Je crois que je suis un peu plus canon qu'avant (ouais, je te jure, parfois des hommes me sourient dans la rue, comme ça, gratuit). Je travaille (j'ai même un CDI, le truc qui était incroyable -enfin, je n'y crois plus non plus... mais c'est une autre histoire) et j'ai même brillamment repris mes études. Que je les finisse brillamment est aussi une autre histoire.

Il est 1h20, y a une chanson d'amoureux à la radio et j'ai acheté des carnets aujourd'hui. Un pour les verbes polonais, un pour le voyage dans les Balkans, et d'autres qui resteront vides un peu... Comme le dernier message s'intitule "vide", es passt irgendwie. Faire un peu le vide, avant de refaire des bagages pour 2 mois, puis 1, puis 2 mois, puis 5 à nouveau etc... pendant 2 ans. Si tout se passe "according to plan" ♪♫

Le rythme s'est un peu perdu depuis mon court séjour à Berlin. Bagages trop pleins, sans doute.

Noël à Londres, passage à Berlin, réveillon en Pologne et nouvelle année en Allemagne, retour "boulevard Haussmann" au printemps. Comme si tout était déjà décidé.

Comme si c'était justement ça qui m'enlevait toute envie.

Retour en France après 5 ans avec des bagages dans tous les sens, des larmes sur le quai du tram et une "revanche" à prendre au restaurant.

Retour à l'université après 6 ans.

Je me rends compte avec presque horreur que tous mes ouikends sont pris jusqu'en novembre alors que j'ai l'impression de mener une vie de mamie.

Mais ça va aller, ça va aller.

Pour la première fois de ma vie, je me suis baignée dans la Baltique. Oui, oui, je n'ai pas fait que m'asseoir sur la plage (certes de sable fin, certes sans coquillages donc pas mal aux pieds -mais on perd une grande activité quand même), je me suis baignée dans cette mer pas salée pas spécialement belle et surtout bien fraîche. 12°.

Comme cet été est sans doute le dernier sur ces côtes (...) j'y suis retournée, côté allemand cette fois, puis à nouveau côté polonais (et avec plaisir, plouf, tout d'un coup -bon, il faisait chaud et je marchais depuis une heure avec 15kg sur le dos... alors, épilée ou pas, déshabillage et enfillage express de maillot sur la plage et zou!).

Ah ben tiens, sur RFI ils rapportent l'accident de train entre Katowice et Varsovie.

Et en fait avant que le journaliste n'annonce ça, j'avais l'intention de retourner à la plage après la peinture, à Danzig (c'est une blague, j'irai quand même).

Ce qui était amusant -et aussi amusant de voir les différences assez nettement observables entre Ahlbeck et Swinoujscie (qq km d'écart):

• les espèces de paravents sur la plage en Pologne, c'est "normal" m'a-t-on dit... Bizarre, ça m'a plus dérangée qu'autre chose, on voit rien, il faut zigzaguer partout et je trouve ça pas très sympa en fait de marquer son territoire comme ça...
• la plage pour chien, la plage pour naturistes, la plage en Allemagne, c'est avec des petits panneaux pour chaque zone
• les vendeurs de pop-corn polonais
• les Strandkorb sur la côte allemande

Ah ben voilà un acte I!

Visite de "pré-état des lieux". Je ne vois pas où ils voient que tout est parfait. Il faut de toute façon repeindre, c'est dans le contrat. Oh quelle chance, Obi fait des promos sur la peinture blanche toute blanche. Oh quelle chance, il n'en reste plus. On y va pour 30 euro les 10L, ça me fait d'autant plus mal que je sais que ce sera de toute façon la catastrophe.

Ah ben oui, c'est la catastrophe. Bon, on va aussi racheter un rouleau, puisque l'autre que le vendeur m'a refourgué est pourri.

Calme. Caaaaaalme.

Après 4 heures de *scrountch* du haut vers le bas, de plic ploc sur la moquette, je suis morte et ça me paraît pas beau du tout. On verra demain soir après la deuxième couche, hein? (et sinon, il me reste 8 jours pour trouver un polonais qui me refait tout pour 120 euro -mon voisin tiens!)

Oui, y a pas de billet acte I parce que tout était bien trop rapide.

Me voilà dans un appartement qui a l'air bizarre mais pas si vide que ça. Cherchez le problème.

Bon, déjà un de moins puisque j'ai vendu le meuble à chaussures en 30min, passage de l'acheteur compris. Youpi. Il en reste 5. Et puis je reviendrai poster mes angoisses quand je n'aurai plus que 5 jours pour repeindre 50m², avec les plafonds.

En attendant, je vais pas tarder à raconter mes vacances.

Il fait beau, je suis en vacances, j'ai un poids en moins et des papillons dans le ventre comme on dit ici.

Tout

va

bien.

Des projets qui ont du sens, qui font peur aussi mais des pistes pour régler toutes les questions logistiques et ça pourrait devenir vachement sympa en fait. Je n'aime Berlin qu'en juin je crois. Après le rush du printemps, avant la folie de l'été, le seul moment où je n'ai ni pression ni travail. Et un peu d'argent, en sachant qu'il y en a beaucoup qui arrive et le froid hivernal est bien loin. J'ai eu la force de refuser un ouikend à Wroclaw pour prendre le temps de sortir ici et de passer du bon temps avec des gens que j'aime. Je progresse, je progresse.

:)

En ce moment tu as le choix. Tu peux préparer ton déménagement -qui n'arrivera peut-être pas, enfin, si le point n°2 continue, arrivera de toute façon-, tu peux essayer de te débarasser de celui qui te harcèle à ta porte, tu peux préparer tes contrats de l'été ou tes rattrapages de septembre. Ou encore glander sur le net.

Quand tu auras fait ton choix, fais bien attention à ce que tu manges et où tu fais tes courses (Menu du jour : salade verte et tomates, rien à f**tre haha)

Dans le froid glacial (mais sec aujourd'hui), j'enfourche mon fidèle destrier pour aller rendre ma déclaration d'impôts et de chiffre d'affaire (oué chuis auto-entrepreneur).
J'ai un peu peur de m'être encore trompée et de -encore- ne rien comprendre à ce que me dit Günter du Bureau X parce qu'il en a rien à faire que je sois pas allemande et qu'il parle super vite de chiffred'affaireassurancechômageindexation et d'autres trucs que je comprendrais même pas en français. J'imprime mon petit ticket, j'attends fébrilement. J'ai vu que Günter est aujourd'hui à nouveau au bureau X.

271. Ouf, il va vers Günter, j'aurai quelqu'un d'autre au prochain numéro.

272. Bureau X. Merdre.


Non, le titre n'a rien à voir avec ce personnage attachant de Sauvé par le gong, j'essaie de transcrire le bruit du stylo qui coche une case... Ouais.

Ah... le plaisir du chômage... Ca ne change pas grand chose à la moitié de mon quotidien, à la différence près que je dois rendre des comptes.

Le plaisir du chômage, ce n'est pas seulement de devoir te déclarer 3 mois à l'avance, sinon tu es en retard, non, non, il y a mieux (ah non, pas le fait de toucher 12 euro par jour, même à Berlin, tu vis pas avec ça). Le coup de fil de 7h40 du matin, c'est ça le vrai bonheur.
7h40 du matin nondidiou! J'ai cru que quelqu'un était mort. J'ai cru que je rêvais quand j'ai entendu "Bonjour! Madame Chambon du service blabla". J'ai eu tellement peur qu'on m'annonce un truc terrible à cette heure-là que j'ai eu du mal à me retenir de lui demander si elle avait toute sa tête pour appeler les gens à cette heure-ci et leur foutre la trouille, que c'est impensable non mais vous vous rendez ! une heure parei...! et puis j'ai réalisé que j'étais pas en France et que ça doit être "normal" (oué ben moi, cette norme-là j'me la fous où tu penses, non mais ho!).

Après quelques heures de sommeil réflexion, j'ai pensé que c'était calculé pour faire sortir du lit les chômeurs. En réalité, c'était bien loupé, j'étais tellement secouée d'avoir eu peur pour rien que je suis retournée me coucher, j'ai pas réussi à me rendormir "pour 5min", j'étais déjà de mauvais poil et résultat j'ai fini par sombrer... pour me réveiller à midi. Ci-mer l'agence pour l'emploi!

(là, ça va hein, j'ai retrouvé ma bonne humeur légendaire - hé! au passage! cette année, on m'a pas demandé le laissez-passer A38, y a du progrès!)

Pour mes trois ans à Berlin, j'ai déplacé tous les meubles. Oui, j'ai vu l'heure.
Nouvelle maison, nouvelle vie? ...

Le touriste pour quelques jours à Berlin/Munich/ville de ton choix* se demandera sans doute si les allemands sont vraiment les champions de l'écologie et de la propreté. Foutaises, parlons plutôt des vraies raisons de la propreté des transports urbains berlinois: la pauvreté.
Les bouteilles en plastique et en verre sont consignées en Allemagne, tu paies donc plus que le prix affiché (tu paies la consigne "Pfand") et tu récupères ton argent quand tu vas rendre la bouteille dans une machine qui lit le code barre spécial ou chez un marchand de Späti (Spätkauf = achat tardif, comprendre "rebeu" en français de Paris, épicerie de nuit pour ceux qui parlent une langue exempte de propos discriminatoires). Heureusement (sauf vendeur de Späti pas sympa) peu importe où tu achètes et rends tes bouteilles.
On en revient donc au métro: pourquoi n'y a-t-il pas de bouteilles qui traînent entre/sur/en dessous des sièges? Non pas parce que les allemands ne boivent pas dans la rue ou dans les transports, loin de là mon petit! Plutôt parce que tout le monde les laisse traîner justement, et que la ville de Berlin abrite non seulement 20% de végétariens (rien à voir) mais surtout 15% de chômeurs (et pas mal de personnes qui perçoivent le revenu minimum) DONC des personnes à la recherche de sioux, qui vont arpenter les trains dans un sens et dans l'autre pour ramasser les bouteilles qu'étudiants et touristes laissent là comme des connards pour accomplir une bonne action.
Donc les trains sont plus propres que le métro de Paris.
Donc les Allemands sont plus propres. CQFPD.


(et si toi aussi tu veux manger des escargots, une flamm' ou d'autres mets alsaciens avec un bon picon-bière, va au Gugelhof, Kollwitzplatz à Prenzlauer Berg)

En regardant la bright side of life, tu as un homme fou de toi, du boulot à gros sous qui va se pointer dans les prochains mois, voire un contrat inespéré dans la plus belle ville du monde, des idées plein la tête, des gens qui t'estiment et tu es plutôt jolie.
Ce serait comme si tu oubliais un peu ce spleen que tu traînes depuis des années, ressac des angoisses d'enfance.
Nan mais franchement, tu y as vraiment cru?

allez, la prochaine fois je parle d'un truc berlinois, histoire que ce blog serve un peu à quelque chose

"Berlin, c'est là où une famille ne doit pas ressembler à une famille"

Ben moi je trouve ça choquant, cette pub du journal Morgenpost. Pourquoi partir du principe que ça ne serait pas aussi une image de la famille?

On va oublier ces deux semaines de tabagisme et repartir pour une vie saine et un sommeil de princesse.
Je vais chez ma psy sans savoir de quoi je vais parler. Il aurait fallu que je compile mes questions existentielles pour lui en faire la lecture.
J'ai fait des photos des manifestants, me disant que si j'avais un taf j'aimerais bien faire grève aussi.
Je ne sais pas quand je rentre à Berlin. Pas très étonnant si je repense au dernier plan de carrière, qui était de rester ici pour faire cette p*tain de "dernière" année à la fac. Je vais me laisser vivre un peu, j'ai l'impression d'être loin de pas mal de soucis ici, alors c'est pas plus mal. On va continuer à fuir hein. Ca marche pas trop mal.
Je crois pouvoir dire sans prétention que j'étais la deuxième plus belle au mariage de ma soeur. Ouais. Sur-bonne a dit mon frère.