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Tchak!
19 septembre 2008

Ca aurait pu être magique...

Hé oui cher lecteur, peu nombreux, mais assidû, tu te doutes bien que les "jours de glande" sont terminés depuis le dernier message et que la routine a repris ses droits, voire a un peu abusé cette semaine.
Je ferai un message spécial sur le concert de Mopa, je vais pas tout mélanger... La semaine était assez longue (en sorte de prélude pour ce qui m'attend dès demain... formation d'une semaine, programme pas prêt, 5 participants injoignables) et j'étais vraiment fatiguée, un peu bonne à rien, j'avoue.

C'est sans doute pour ça que j'ai décidé hier de faire un tour à Ikéa (ben oui, hein, après tout... pourquoi y faire un petit tour pour regarder et finalement  repartir avec un buffet sur ton dos dans le S-Bahn). J'achète deux trois bricoles sur lesquelles je lorgne depuis longtemps (mais comme j'ai trop de sioux en ce moment... je peux enfin ranger ma cuisine correctement) et j'arrive au coin des meubles d'expo et je trouve LE miroir. Bon, c'est une porte de placard, mais s'il est contre le mur, ça reste un miroir d'un mètre sur deux, dimension fort honnête, tu le reconnaîtras. Et me voilà à le regarder sous toutes les coutures, ok, un pétou dans un coin, pas grave, réfléchir, putain 15€, ah non, c'est n'importe quoi, je suis en vélo et faudrait un camion, ressaisis-toi bordel, le truc de fou, c'est un miroir de salle de danse quoi, trop beau, nan, nan, c'est vraiment pas raisonnable ça... Je l'achète.
Je me répète que je suis vraiment pas raisonnable (et j'entends en écho la voix de ma mère) sur tout le trajet jusqu'à la gare, 5kg sur le dos et LE miroir sur le chariot. Je trouve des hommes de ménage devant la gare et demande de ma petite voix si leur pause clope va durer longtemps parce que ce serait suuuuper gentil de garder un oeil sur mes achats pendant que je repars deux kilomètres plus loins chercher mon vélo que j'ai lâchement abandonné. Kein Problem.
Une fois sur le quai, non sans avoir transpiré dans mon manteau d'hiver, je contemple mon chargement et me dis que je n'arriverai pas à tout rentrer dans le train avant que les portes ne se ferment. Oh que vois-je là-bas, un petit groupe de policiers qui n'ont rien d'autre à faire que d'attendre une pauvre jeune fille trop chargée. Hop, le policier rentre mon miroir dans le train pendant que j'essaie de faire tenir le vélo (à ce stade, j'en suis à 2 litres de sueur, mais je peux souffler dix minutes avant de demander à quelqu'un qui descendra à la même station de bien vouloir m'aider).
Katrin n'a pas attendu que je demande, sans doute trop attendrie par cette petite française écheveulée et en nage, croulant sous ses achats, et me propose de m'aider, si je descends comme elle à Sonnenallee. Mon étoile brille ce soir. Et nous voilà parties jusque chez moi, elle, me racontant sa vie parce que bon, j'ai rien contre les étrangers mais voilà, et je suis allée à Paris une fois, à Disneyland, et moi, priant pour que LE miroir ne se fende pas à cause du pétou dans le coin et de ces putain de pavés berlinois.
Ma vigilance, endormie quelques secondes après la pause clope au feu rouge, est réveillée par ce petit bruit métallique, presque imperceptible, qui accompagne la descente du trottoir. Oh non. Pas à 15 mètres de chez moi, c'est trop mesquin.
Je déballe fébrilement LE miroir dans l'entrée et découvre au fur et à mesure que je déchire le carton une splendide fissure, régulière, étincelante, qui s'élance jusqu'à mi-hauteur.

*

J'ai depuis cet instant un sentiment d'échec redoutable qui ne me quitte pas, comme si j'avais gâché bien davantage que deux mètres carrés de miroir.

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